Architecture : Une maison de ville quintuple sa surface
La surface de cette maison de Montrouge est passée de 60 à 300 m² grâce à une extension et une surélévation
Alors qu’il attendait son troisième enfant, le couple qui vit ici a acheté une petite maison de ville située dans un quartier pavillonnaire de Montrouge. Avec 60 m², la surface du bâtiment n’était pas assez grande pour répondre aux besoins de la famille, qui voulait construire une grande maison mais sans raser leur acquisition. Une extension avec façade maçonnée en briques a donc été réalisée dans la continuité de l’existant. Elle devait former une base assez solide pour la réalisation d’une surélévation faite de volumes bardés de bois et couronnée de combles en zinc.
« La réalisation des travaux a nécessité la mise en œuvre de solutions techniques complexes, depuis les confortements de carrières souterraines aux reprises en sous-œuvre, puis la création d’une structure en béton traversant la maison existante », se souvient Alexandre Dreyssé, l’architecte en charge du projet.
Coup d’œil
Qui vit ici : une famille avec trois enfants
Emplacement : Montrouge, Île-de-France
Superficie : 300 m²
Durée des travaux : 2 ans
Architecte : Alexandre Dreyssé Architectes
Photos Après : Clément Guillaume
« La réalisation des travaux a nécessité la mise en œuvre de solutions techniques complexes, depuis les confortements de carrières souterraines aux reprises en sous-œuvre, puis la création d’une structure en béton traversant la maison existante », se souvient Alexandre Dreyssé, l’architecte en charge du projet.
Coup d’œil
Qui vit ici : une famille avec trois enfants
Emplacement : Montrouge, Île-de-France
Superficie : 300 m²
Durée des travaux : 2 ans
Architecte : Alexandre Dreyssé Architectes
Photos Après : Clément Guillaume
AVANT : Situé dans un quartier où les maisons de villes anciennes côtoient des immeubles plus hauts et hétérogènes, ce pavillon de banlieue était trop petit pour accueillir toute la famille, alors en pleine expansion. Doté d’un soubassement en meulière, de briques et d’un petit jardin, il disposait néanmoins d’un charme particulier auquel étaient attachés les propriétaires. D’un commun accord avec l’architecte, Alexandre Dreyssé, ils ont donc décidé de conserver le bâtiment existant tout en adaptant les surfaces à leurs besoins.
APRÈS : « Nous avons conservé la maison pour garder le caractère du site, en lui créant une extension et une surélévation », raconte Alexandre. La taille de l’extension a été définie par la réglementation d’urbanisme en vigueur, qui oblige à respecter les reculs en limite de propriété. Le projet a donc été réalisé en limitant l’emprise au sol de la construction à 100 m², sur un terrain de 350 m². Pour dégager la surface complémentaire nécessaire au confort de la famille, une surélévation recouvre l’ensemble. Le résultat atteint les 300 m², très loin des 60 m² d’origine, et s’articule sur trois niveaux pour se raccorder aux maisons voisines.
L’entrée dans la maison marque la frontière entre la construction ancienne et la nouvelle extension. « Garder la maison a été beaucoup plus compliqué que prévu. Nous avons dû refaire les fondations du bâtiment, construit sur des carrières que nous avons dû combler, pour qu’il puisse supporter la surélévation », se rappelle l’architecte. La partie surélevée est montée sur pilotis, dont la structure en béton traverse la maison d’origine sans que cela ne se voie sur le résultat final.
À ces difficultés se sont ajoutées celles de l’accès au chantier. Le terrain était situé dans une impasse, ce qui ne facilitait pas l’arrivée des engins et matériaux.
À ces difficultés se sont ajoutées celles de l’accès au chantier. Le terrain était situé dans une impasse, ce qui ne facilitait pas l’arrivée des engins et matériaux.
La maison ancienne est enduite de blanc et le soubassement en meulière a été conservé tel quel. En léger décalage par rapport à l’existant, l’extension est en briques de teinte sombre pour répondre au matériau d’origine du pavillon. « Il s’agit de briques danoises faites à la main », précise l’architecte.
Le toit de l’existant a été retiré pour laisser la place à un niveau supplémentaire. Imaginée en construction bois dans un premier temps, la surélévation a finalement été maçonnée puis bardée de bois massif. Le résultat est plus solide et garde une apparence légère. Cette dernière est renforcée par une finition sans baguettes grâce à des angles coupés à 45°. L’ensemble est couronné de combles en zinc, séparés par une grande terrasse de toit.
La multiplication des matériaux permet d’articuler les différents volumes pour réduire les proportions du bâtiment et l’insérer harmonieusement à son environnement urbain. Les constructions sont accolées les unes aux autres, les parties neuves s’imbriquent avec les anciennes et il est désormais difficile de les distinguer. Les matériaux naturels utilisés confèrent une qualité particulière aux espaces et aux volumes.
Le toit de l’existant a été retiré pour laisser la place à un niveau supplémentaire. Imaginée en construction bois dans un premier temps, la surélévation a finalement été maçonnée puis bardée de bois massif. Le résultat est plus solide et garde une apparence légère. Cette dernière est renforcée par une finition sans baguettes grâce à des angles coupés à 45°. L’ensemble est couronné de combles en zinc, séparés par une grande terrasse de toit.
La multiplication des matériaux permet d’articuler les différents volumes pour réduire les proportions du bâtiment et l’insérer harmonieusement à son environnement urbain. Les constructions sont accolées les unes aux autres, les parties neuves s’imbriquent avec les anciennes et il est désormais difficile de les distinguer. Les matériaux naturels utilisés confèrent une qualité particulière aux espaces et aux volumes.
La façade côté rue est exposée au nord. Elle est peu ouverte pour éviter les déperditions de chaleur, mais surtout pour protéger l’intimité de la famille. Des fenêtres extrudées laissent entrer la lumière naturelle dans ce volume et cadrent la vue sur des paysages agréables : « L’ouverture verticale, par exemple, donne sur un joli jardin situé juste à côté. En regardant à travers la vitre, on a l’impression d’être à la campagne. De l’intérieur, la fenêtre est assez basse et peu servir de coin lecture dans le salon. »
De tailles et formes différentes, les ouvertures donnent du rythme à la façade. Celle à ras du sol est en forme de bande, de 2,5 mètres de large, et donne sur la cuisine, située un mètre en dessous du niveau de la rue.
De tailles et formes différentes, les ouvertures donnent du rythme à la façade. Celle à ras du sol est en forme de bande, de 2,5 mètres de large, et donne sur la cuisine, située un mètre en dessous du niveau de la rue.
Côté jardin, la maison est exposée au sud. Sa façade est très ouverte pour laisser entrer un maximum de lumière naturelle et de chaleur. Des stores motorisés protègent les fenêtres des éventuelles surchauffes ou surplus de clarté liés au soleil. Si le mélange des matériaux est toujours très présent, la distinction entre les différents niveaux, les parties anciennes et neuves, est moins évidente.
« La famille voulait une maison vraiment conviviale pour recevoir ses proches. Nous avons donc privilégié les lieux de vie et installé les chambres dans des surfaces plus petites », explique Alexandre. Les pièces à vivre sont donc aménagées au rez-de-chaussée ainsi qu’au premier étage et tous les espaces communiquent entre eux.
« La famille voulait une maison vraiment conviviale pour recevoir ses proches. Nous avons donc privilégié les lieux de vie et installé les chambres dans des surfaces plus petites », explique Alexandre. Les pièces à vivre sont donc aménagées au rez-de-chaussée ainsi qu’au premier étage et tous les espaces communiquent entre eux.
Le rez-de-chaussée de la partie ancienne sert aujourd’hui de garage et le reste du niveau a été aménagé en cuisine. Très ouverte, elle a été pensée comme le prolongement de la cour. « Aux beaux jours, la baie vitrée se replie intégralement et la pièce s’agrandit sur l’extérieur », relève Alexandre.
L’architecte est aussi intervenu sur la partie jardin pour laquelle il s’est inspiré de son confrère mexicain de renommée, Luis Barragán : « J’ai tiré mon inspiration des jardins méditatifs qu’il a aménagés dans sa propre maison. » L’espace de 50-60 m² est composé de bancs maçonnés et d’un bassin.
L’architecte est aussi intervenu sur la partie jardin pour laquelle il s’est inspiré de son confrère mexicain de renommée, Luis Barragán : « J’ai tiré mon inspiration des jardins méditatifs qu’il a aménagés dans sa propre maison. » L’espace de 50-60 m² est composé de bancs maçonnés et d’un bassin.
« L’intérieur de la maison est conçu pour offrir les meilleures qualités d’habitabilité dont a besoin une famille. Elle propose une agréable spatialité par une addition de surfaces et une modularité d’usages des pièces. La maison est ouverte sur une cour intérieure qui s’inscrit dans le prolongement des pièces de séjour et sans laisser percevoir cette intimité depuis la rue », décrit l’architecte.
Les 100 m² du premier étage sont dédiés au salon de la maison. Ils sont divisés en deux zones. La partie ancienne est aménagée pour l’hiver avec une cheminée, une bibliothèque et un bureau. L’extension comprend, quant à elle, une zone plus estivale avec le balcon ouvert sur la cour et des carreaux de ciment dans un style méditerranéen. « La modularité hiver et été du séjour permet de varier les ambiances selon les saisons. La partie été est plus lumineuse et ouverte sur le jardin. » Les deux espaces se rejoignent via une passerelle.
Le second niveau est consacré à la chambre des parents, dotée d’un dressing, d’une salle de bains et d’un balcon. Il comprend également l’une des trois chambres d’enfant. Les deux autres se trouvent au dernier étage de la maison, sous les combles. Elles sont séparées par une grande terrasse et disposent chacune de leur propre escalier d’accès de chaque côté de la construction.
Sur la même façade, le grand volume blanc correspond à l’escalier principal qui dessert tous les niveaux à l’exception du dernier. Doté de grandes baies vitrées, il éclaire naturellement les circulations de la maison et son volume crée une articulation entre les parties anciennes et récentes de la construction. « Tous les niveaux sont spatialement liés par cette cage d’escalier, qui permet également des apports de chaleur solaire », explique l’architecte.
« À l’intérieur de la maison, les qualités d’ensoleillement et d’isolation thermique permettent de limiter la consommation énergétique. La maison est dotée d’un plancher chauffant hydraulique alimenté par une pompe à chaleur et peut être chauffée par les cheminées », explique Alexandre.
Au total, en comprenant la cave en sous-sol, la bâtisse est divisée en cinq niveaux différents.
Au total, en comprenant la cave en sous-sol, la bâtisse est divisée en cinq niveaux différents.
Dans toute la maison, un système de portes invisibles a été installé pour faire disparaître toutes les ouvertures et les passages entre les différentes pièces. Les portes sont tout en hauteur pour augmenter la sensation d’espace.
Portes : Brems
Portes : Brems
Avant d’emménager dans leur nouvelle maison, les propriétaires vivaient en appartement. Ils avaient l’habitude de voyager et de partir en week-end pour s’évader. « Ils m’ont confié qu’une fois installés dans leur nouvelle maison, ils ont complètement changé leurs habitudes de vie. La famille est devenue beaucoup plus casanière pour profiter plus longtemps de ces espaces avec leurs proches, ou pas », se réjouit Alexandre.
Voici le plan de la façade côté rue.
Voici le plan de la façade côté jardin.
Voici le plan de l’intérieur.
ET VOUS ?
Que pensez-vous de cette extension ?
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